Veterae
Ce bois n’a pas été sculpté : il a été traversé. Par le vent, par la pluie, par les années. Pied de vigne oublié, il a connu le sol aride, la chaleur écrasante, les silences de l’hiver. Rien ne l'a épargné mais il tient encore debout, offert à la lumière qui entre au cœur de ses creux, de ses vides et de ses blessures qu'elle rend visibles.
C’est une lumière qui regarde en arrière, et dit doucement : "voici ce qui fut", ce qui s'est laissé atterrer sans se briser, ce qui, après tout, est toujours là.
À une époque qui dissimule la faille et glorifie l'intacte, cette œuvre dit tout autre chose. Ce qui est digne, ce n'est pas ce qui brille, c'est ce qui porte les traces. Et cette lumière rend hommage aux épreuves. Non en les enjolivant, mais en les laissant être ce qu'elles sont, les empreintes du temps sur ce qui demeure.
